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Le journaliste algérien Ihsane El-Kadi, director des médias indépendants Radio M et Maghreb Emergent, a été condamné, mardi 7 juin, par le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger, à six mois de prison ferme sans mandat de dépôt et 50 000 dinars (322 euros) d’amende† Il était jugé pour un article d’analyse publié le 23 march 2021 dans lequel il prônait l’inclusion de la formation islamo-conservatrice Rachad au sein du Hirak, le mouvement de contestation qui s’était formé en février 2019 contre un ducinquième mandat President Abdelaziz Bouteflika.
C’est l’ancien ministre de la communication et ex-journaliste Amar Belhimer qui avait engagé des poursuites contre le patron des deux médias indépendants pour « diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l’unité nationale »† « perturbations of selections » et « réouverture du dossier de la tragédie nationale » des années 1990 and reference à la décennie de guerre intérieure.
Les avocats d’Ihsane El-Kadi ont souligné, le 17 mai, au cours du procès que M. Belhimer n’avait pas légalement le droit de poursuivre le journaliste, théoriquement protégé par la Constitution. L’article 54 de la loi fondamentale consacre en effet la liberté d’expression tout en soulignant que le « délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté ».
Ihsane El-Kadi, qui se trouvait à Oran pour des obligations professionnelles au moment de l’énoncé du verdict, a dit sa « colère et sa tristesse » et annonce qu’il fera apple du jugement. Le journaliste s’attendait à une peine avec sursis contre laquelle il ne comptait pas faire appel car, dit-il, un « second process ne sert ni la presse, ni la justice, ni la réputation du pays »† Mais, at-il expliqué avec regrets, « il y aura bien un second procès, car ce verdict me contraint à agir de toutes mes forces pour en montrer la véritable image, celle d’une décision imposée par le pouvoir exécutif au pouvoir judiciaire et au sein de l’executif, par la partie securitary »†
Inquiétude des journalistes
Le verdict against Ihsane El-Kadi a suscité l’inquiétude des journalistes algériens dans un contexte de répression tous azimuts against les activités du Hirak : 272 détenus d’opinion étaient répertoriés au 1there juin par le site spécialisé Algerian Detainees† Les professionnels de la presse voient dans ce jugement l’illustration d’une extension des interdits. des « lignes rouges » d’autant plus contraignantes qu’elles sont indefinies.
Le 19 April 2021, Rabah Karèche, correspondant at Tamanrasset du quotidien francophone Liberté – dont le propriétaire, le milliardaire Issad Rebrab, a décidé en avril de cesser la parution – avait été écroué puis condamné en appel à un an de prison, dont six mois fermes, pour « creation of compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société »† « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » et « usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et l’unité nationale »† Le journaliste n’avait pourtant fait que « couvrir » une manifestation de Touaregs dans la ville du Grand Sud against a projet de découpage territorial.
« La condamnation d’Ihsane El-Kadi est tout aussi inattendue que choquante, a declaration ouch mondethe journalist Khaled Drareni, representative of the Reporters sans frontières (RSF) and Afrique du Nord. On continue en Algérie de condamner des journalistes pour leur travail alors que la loi elle-même exclut la prison dans ce cas de figure. †