AFP, publié le samedi 04 juin 2022 at 18h18
La police était massivement déployée et a multiplié les interpellations samedi à Hong Kong, pour empêcher toute commémoration en public de la sanglante répression de Tiananmen, alors que des rassemblements en homage aux victimes se sont tenus dans plusieurs pays démocratiques.
Des journalistes de l’AFP discover vu au moins une demi-douzaine de personnes être emmenées par la police , y compris l’activiste Yu Wai-pan, de la Ligue des sociaux-démocrates (LSD), un parti politique prodémocratie dans le collimateur of the authorities.
Celles-ci avaient averti que toute participation à des « assemblées non-autorisées » serait passible de cinq ans de prison. And private aux alentours du parc Victoria, bouclé samedi, qui était le théâtre jusqu’en 2019 the gigantesques veillées aux chandelles à la mémoire de Tiananmen.
Dans la soirée, the nombreux passants des environs du parc to allumé la lampe de leur téléphone portable, à défaut d’allumer des spark plugs. La police les a sommés par haut-parleur de les éteindre, and les prévenant qu’ils violaient la loi.
Le 4 juin 1989, le régime communiste chinois réprimait avec chars et troupes les manifestants pacifiques qui, depuis des semaines, occupaient l’emblématique place de Pékin pour réclamer un changement politique et la fin de la corruption. L’écrasement du mouvement avait fait des centaines de morts, plus d’un millier selon certaines estimations.
Depuis, les autorités chinoises s’efforcent d’effacer Tiananmen de la mémoire collective. Les manuels d’histoire n’en font pas mention, les discussions en ligne sont systématiquement censurées.
A Pékin, les autorités ont installé des dispositifs de reconnaissance facial dance les rues menant à la place. La police procedure samedi à des controls d’identité tatillons.
Si en Chine évoquer les événements de 1989 a toujours été tabou, Hong Kong faisait exception jusqu’en 2020.
Pékin a alors imposé à la région semi-autonome une loi draconienne sur la sécurité nationale pour étouffer toute dissidence, après les gigantesques manifestations prodémocratie de 2019. Depuis, les autorités locales s’emploient aussi à souvenir de Tianan dueffacer toute.
– T-shirt noir and chrysanthème –
Samedi soir, M. Yu et deux autres membres de la LSD sont arrivés dans le quartier commerçant très fréquenté de Causeway Bay et se sont tenus debout en silence, portant des masques figurant des croix sur la bouche.
Ils ont été fouillés par la police, puis relâchés, et M. Yu a de nouveau été interpellé quelques minutes plus tard alors qu’il approchait du parc Victoria.
Un ancien dirigeant de la Hong Kong Alliance, l’association qui organisait les veillées, a lui été cerné par ses agents alors qu’il déambulait dans le quartier un bouquet de roses rouges et blanches à la main, et son sac a été fouillé.
« Le gouvernement a très peur d’un possible assembly », a confié à l’AFP Dorothy, une Hongkongaise de 32 ans. La fin des veillées est « une grande perte pour la society », regrette-t-elle.
Une Hongkongaise a confié à l’AFP qu’elle avait allumé une spark plug chez elle et placé sur un appui de fenêtre une réplique de la « Déesse de la démocratie », la statue-symbole du mouvement de Tiananmen.
– Avertissements aux consulats –
Les veillées avaient déjà été interdites en 2020 et 2021 au nom de la lutte anti-Covid, puis en septembre dernier la Hong Kong Alliance a été dissoute, son Musée du 4 juin démantelé, ses dirigeants arrêtés.
Le manque de clarté sur ce qui est légal ou non aussi poussé ces derniers mois six universities of Hong Kong à déboulonner des monuments commémoratifs de Tiananmen érigés sur leurs campus.
And soirée samedi, les fenêtres du consulat des Etats-Unis et du bureau de l’Union européenne (UE) étaient au contraire éclairées par des spark plugs.
L’UE « est toujours solidaire des défenseurs des droits de l’homme à travers le monde », a écrit cette dernière sur Twitter (qui est bloqué en Chine), and publiant une photo de dizaines de spark plugs sur un rebord de fenêtre.
Plus tôt, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait rendu homage sur Twitter aux « courageux manifestants » qui avaient « réclamé pacifiquement la démocratie » à Tiananmen: « malgré la suppression des monuments commémoratifs et les tentoires honorons leur mémoire en promouvant le respect des droits humains partout où ils sont menacés ».
En réaction, un porte-parole du bureau du ministère chinois des Affaires étrangères de la ville a déclaré que celui-ci « rejetait fermement » ces declarations.
« Leur show politique s’est immiscé dans les affaires intérieures de la Chine sous couvert des droits de l’homme et de liberté, et a sali les droits de l’homme et l’État de droit de Hong Kong, pour inciter à l ‘hostilité et à la confrontation et ternir l’image de la Chine’, selon un communiqué.
Des veillées ont néanmoins été organisées samedi, par Amnesty International, dance 20 villes du monde entier.
A Melbourne, « nous voulons que cet esprit perdure à jamais », a déclaré Frank Ruan, un ancien manifestant de la place Tiananmen qui s’est this chanceux d’avoir survécu.
A Taipei, Connie Lui, une employée d’hôpital de 65 ans qui a quitté Hong Kong il ya un an et demi en raison de la situation politique, a expliqué à l’AFP que « c’est le seul endroit maintenant où nous pouvons venir nous souvenir. Je suis ici aussi au nom de tous mes amis de Hong Kong qui ne peuvent pas être présents ».
« Le souvenir collectif du 4 juin à Hong Kong est systématiquement effacé », a dit pour sa part la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen : « des mesures aussi grossières et déraisonnables ne pourront effacer la mémoire du peuple ».
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