Au soir du premier jour des celebrations de ses 70 ans de règne, Buckingham Palace a fait savoir, jeudi 2 juin, que la reine Elizabeth II manquera la messe de son jubilé, vendredi. « La reine a grandement apprécié la parade d’anniversaire et le défilé aérien aujourd’hui, mais a ressenti un certain inconfort »a fait savoir le palais.
C’était le point d’orgue des quatre jours de festivités du jubilé de platine de l’ultrapopular souveraine de 96 ans. Elizabeth II a été acclamée, plus tôt dans la journée, par des dizaines de milliers de personnes au balcon du palais de Buckingham.
Devenue rare en public en raison de sa santé déclinante, la souveraine n’en reste pas moins un symbole de stabilité, malgré les bouleversements traversés par le pays. La reine est ainsi appréciée pour son dévouement inlassable, sa neutralité irréprochable et son humor pince-sans-rire.
Inquiétudes quant à l’état de santé de la souverraine
« En prenant en considération le trajet et l’activité requise pour le service d’action de grâce à la cathédrale Saint-Paul, Sa Majesté a conclu à conrecœur qu’elle ne participerait pas » a la messe de vendredi, a ajoute le palais. Cette annonce vient relancer les inquiétudes sur l’état de santé de l’ultrapopular souveraine, qui a du mal à marcher et dont les apparitions officielles sont devenues de plus en plus rares depuis une nuit à l’hôpital en octobre.
Montée sur le trône à 25 ans le 6 février 1952, à la mort de son père George VI, Elizabeth II est sortie sur le balcon le plus celèbre du monde, jeudi, vêtue d’un ensemble bleu tourterelle, s’appuyant immobile sur une cane. Elle était accompagnée du duc de Kent, un cousin germain, colonel des Scots Guards – un des régiments d’élite de la garde royale britannique – qui a salué les participants du défilé Militaire annuel du « Salut aux couleurs ».
Elle est revenue au balcon un peu plus tard, pour un survol aérien de la Royal Air Force, cette fois accompagnée par les membres de la famille royale qui ont des fonctions officielles et leurs enfants. Absents donc, le prince Harry et son épouse Meghan, qui ont assisté à la parade discrètement depuis un autre bâtiment, pour leur premier retour ensemble au Royaume-Uni depuis leur fracassant départ en California en 2020. Manquait aussi le prince Andrew, qui a payé des millions de dollars pour mettre fin a une plainte pour aggressions sexuelles.
Une longevity sans precédent
Pour ce jour férié, une foule dense, colorée de drapeaux et portraits de la reine, s’est massée le long du Mall, avenue menant au palais.
A cheval, les héritiers d’Elizabeth II, les princes Charles et William, ont défilé dans la famous tenue rouge avec long bonnet and poil d’ours pour la traditionnelle parade annuelle, réunissant plus the 1,200 soldats et des centaines de musiciens. Leurs épouses respectives, Camilla et Kate, sont arrivées en carrosse avec les trois enfants de cette dernière, George, Charlotte et Louis.
Jamais aucun souverain britannique n’a regné aussi longtemps qu’Elizabeth II. Il est peu probable qu’un autre atteigne une telle longévité : Charles, le prince héritier a 73 ans, son fils William bientôt 40 ans.
Pour les Britanniques, ce jubilé apporte un répit et un moment de communion après plusieurs années de déchirements autour du Brexit et de stricts confinements au Covid-19, suivis désormais par une flambée des prix.
Fanions, drapeaux et portraits géants ont été accrochés dans les rues de tout le Royaume-Uni. Après la parade de jeudi, la reine doit allumer dans la soirée à distance, depuis le château de Windsor, une sculpture en forme d’arbre de 21 mètres de haut située devant le palais de Buckingham. Puis une messe est prévue vendredi, un concert géant samedi et surtout des dizaines de milliers de rassemblements Populaires, don’t des pique-niques géants dimanche.
Fin de regne
« J’espère que les prochains jours seront l’occasion de réfléchir à tout ce qui a été accompli au cours des 70 années, tout en regardant l’avenir avec confiance et enthusiasm »a déclaré dans un message écrit la souveraine, cheffe d’Etat de quinze royaumes, du Royaume-Uni au Canada en passant par la Nouvelle-Zélande.
Les félicitations ont afflué du monde entier, le president français, Emmanuel Macron, saluant son « dévouement » a « l’amitié indefectible » Franco-Britannique. Même le parti républicain irlandais Sinn Fein a souligné son rôle dans le processus de paix en Irlande du Nord, une démarche longtemps inimaginable de la part de l’ex-vitrine politique de l’IRA.
Les apparitions d’Elizabeth II, devenues rares, sont très attendues. Celle de jeudi n’a été confirmée que mercredi soir par le palais. Car sa santé inquiète : depuis une nuit à l’hôpital en octobre, elle a annulé quasiment toutes ses apparitions officielles. Affaiblie depuis la mort de son époux Philip l’an dernier, elle a du mal à marcher. Elle ne montre, cependant, aucune volonté d’abdiquer et a fait plusieurs apparitions surprises récemment, souriante et détendue.
Dans cette ambiance de fin de regne, la monarchie se trouve confrontée à des critiques croissantes, notamment dans les anciennes colonies, concernant le passé esclavagiste de l’Empire britannique. Au Royaume-Uni, la reine reste très aimée de ses sujets avec 75 % d’opinions favorables selon l’institut YouGov, mais son héritier Charles est bien moins apprécié (50 %). Seuls 39% des Britanniques pensent que l’institution existera encore dans cent ans.