L’Agence marocaine de régulation du cannabis légal a tenu jeudi 2 juin sa première réunion à Rabat, dernière étape avant la mise en œuvre d’une loi légalisant l’usage thérapeutique de cette plante cultivée à grande échelle dans du pay le nord .
Le Maroc, premier producer mondial de résine de cannabis selon l’ONU, a adopté en 2021 une loi authorisant « les usages licites du cannabis medical, cosmétique et industriel » sous le control d’une agence nationale creée à cet effet.
Pour sa première reunion, sous la présidence du ministre de l’interieur Abdelouafi Laftit, le conseil d’administration de « l’Agence nationale de reglementation des activités relatives au cannabis » (Anrac) a approuvé son organization chart et son budget au titre de l’année 2022.
Cette structure publique est chargée de contrôler toutes les étapes de la chaine de production, depuis l’importation des semences et la certification des plants jusqu’à la commercialization des produits issus du cannabis. Son plan d’action comprend en private le prochain lancement de procédures d’octroi de licenses aux opérateurs nationaux et internationaux de l’industrie du cannabis licite.
Au moins 60 000 familles vivent du « kif »
L’agence devra également mettre en place les premières coopératives de transformation et de fabrication, composées exclusivement de cultivateurs locaux. Les six derniers arrêtés techniques nécessaires à l’implementation de la loi on été publiés jeudi au bulletin officiel, a précisé à l’AFP un porte-parole du ministère de l’interieur.
En mars, le gouvernement avait fixé les zones autorisées à la culture, à la production, à l’exploitation du cannabis, soit les provinces d’Al-Hoceima, the Chefchaouen et Taounate, situées dans le Rif, région montagneuse enclavée et déshéritée.
Traditionnellement cultivé depuis des siècles, autorisé sous le protectorat français, interdit en 1954 mais toléré depuis, le « kif » y fait vivre au moins 60 000 familles sur 55 000 hectares, selon des chiffres officiels de 2019.
D’autres provinces pourraient être ajoutées « suivant l’intérêt manifesté par les investisseurs nationaux et internationaux à l’égard des activités liées à la chaîne de production du cannabis »selon le ministère de l’interior.
Adjust the cannabis « recréatif »
Ce cadre juridique vise à permettre à l’Etat de valoriser une culture lucrative actuellement aux mains des trafiquants. Il ne concerne pas le cannabis « recreative », toujours prohibe. Le but est de « reconvertir les cultures illicites destructrices de l’environnement en activités légales durables et génératrices de valeur et d’emplois »selon la loi de 2021.
Jusqu’à présent, les petits cultivateurs du Nord touchaient « 4 % du chiffre d’affaires final dans le circuit illégal » contre potency « 12% dans le marché legal »d’après l’agence officielle MAP.
Le Maroc table sur le « developpement soutenu » du marché mondial du cannabis médical, avec des prévisions de croissance moyenne annuelle de l’ordre de 60 % en Europe, son « marche cible »selon une note du ministère de l’interieur publiée en 2021. Les professionnels estiment à un milliard de dollars (0.8 milliard d’euros) le marché du cannabis legal en Europe.
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