Analysis. Le tweet, passé quasi inaperçu, remonte au 4 mai : « Nous saluons la dynamique de rassemblement de la gauche française à laquelle participe le @partisocialiste, en vue des selections #legislatives. † Le Parti des socialistes européens (PSE) réagissait ainsi à la constitution de la Nouvelle Union Populaire écologique et sociale (Nupes), qui réunit le Parti socialiste, Europe Ecologie-Les Verts et le Parti communiste français sous la houlette de La France insoumise (LFI ) the Jean-Luc Melenchon. Fondé en 1992 et présidé par le Bulgare Sergueï Stanichev, le PSE, qui regroupe trente-quatre partis, a pour but « le renforcement du mouvement socialiste et social democrate dans l’Union européenne [UE] et le reste de l’Europe »†
L’adhésion du PS, official toujours « reformist », à la Nupes, marque un divorce avec la famille social-démocrate. Selon la définition de Jacques Delors, ancien ministre de l’économie et des finances de François Mitterrand, la social-démocratie résulte d’« un double compromise entre le travail et le capital, l’Etat et le marché ». A contrario, LFI est fondée sur une rupture radicale avec le capitalism.
« Incomprehension »
Au moment où la Suède et la Finlande, dirigées par des sociaux-démocrates, foulent entrer dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le PS rejoint M. Mélenchon, qui plaide pour que la France en sorte. Un séisme ayant suscité chez les partis « frères » beaucoup d’interrogations et de réserves, mais peu de commentaires publics, à l’exception de Michael Roth, president SPD de la commission des affairs étrangères du Bundestag, qui s’est exclamé : « Comment le PS peut-il s’allier avec ce populiste ? †
Au congrès du PS de septembre 2021, les sociaux-démocrates d’Europe brillaient par leur absence. Et durant la campaign présidentielle, seuls les premiers ministres socialistes Pedro Sanchez (Espagne) et Antonio Costa (Portugal) ont poster leur soutien à Anne Hidalgo. « Il ya une forme d’incompréhension chez nos partenaires, liée à nos institutions, observe Gilles Finchelstein, director Général de la Fondation Jean Jaurès† Pourquoi cette selection a quatre tours ? » « Cela va accentuer l’isolation du PS, souligne Alain Bergounioux, Président de l’Office universitaire de recherche socialiste, certains partis le voyant sur la meme pente que le Pasok [Mouvement socialiste panhellénique]grec »qui avait sombré, aux législatives de janvier 2015, avec 4.7% des suffrages.
On est loin de l’âge d’or de la fin du XXe siècle : en 1997, sur les quinze pays de l’UE, douze † dont la France – étaient dirigés par des sociaux-democrates. Mais une bataille a opposé alors Lionel Jospin, qui défendait haut et fort son socialisme – c’était le « prime minister le plus a gauche d’Europe »affirmait fièrement, en 2000, M. Mélenchon, son ministre délégué à l’enseignement professionnel –, à Tony Blair et Gerhard Schröder, apôtres d’une « troisième voie » d’overture au center. Un clivage en forme de bombe à fragmentation. A la gauche des partis réformistes sont apparus des partis anticapitalistes : Syriza en 2004 and Grèce, Die Linke en 2007 and Allemagne, Podemos en 2014 en Espagne. And 2015, Jeremy Corbyn a été élu à la tête du Parti travailliste britannique sur une ligne très radicale, soutenu avec ferveur par LFI jusqu’à son éviction en 2020.
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