L’impact du réchauffement dans les Alpes est visible depuis l’espace, selon une étude des universités de Lausanne et de Bâle, publiée jeudi dans la revue Science. La productivité de la végétation au dessus de la limite des arbres a augmenté sur pres de 80% de la zone.
Le changement le plus marqué est un accroissement prononcé et généralisé de la végétation aux hautes altitudes des Alpes, conclut cette recherche menée par les équipes de Sabine Rumpf à l’Université de Bâle ainsi que d’Antoine Guisan et Grégoire lausanne.
En collaboration avec des groupes de recherche bases aux Pays-Bas et en Finlande, les scientifiques ont examiné les modifications de la couverture neigeuse et de la végétation en recourant à des données satellites de haute résolution, récoltées de 1984 à 2021.
Hausse de la biomass vegetale
« L’échelle du changement s’avère absolument massive dans les Alpes », relève Sabine Rumpf, premiere autrice de l’etude, citée dans un communiqué des deux institutions. Les Alpes verdissent, car la végétation colonise de nouveaux territoires, devenant plus dense et plus haute. Le Phénomène est le plus marqué aux alentours de 2300 mètres d’altitude.
Les études antérieures s’étaient surtout focalisées sur l’impact du réchauffement sur la biodiversité alpine et les modifications dans la distribution des espèces végétales. Jusqu’à maintenant, personne n’avait mené une analysis aussi complète de l’évolution de la productivité végétale dans les Alpes.
>> lira: Comment la forêt suisse pourra s’adapter au changement climatique
L’équipe de recherche montre que l’augmentation de la biomasse végétale est d’abord imputable aux changements dans le regime des précipitations et à l’allongement de la saison de croissance des plantes, résultant de la hausse des températures.
« Les plantes alpines sont adaptées à des conditions difficiles, mais elles ne sont pas très competitives », explique Sabine Rumpf. Comme les conditions environnementales changent, ces espèces très spécialisées perdent leur avantage et sont dépassées par la concurrence. « La biodiversité unique des Alpes subit des lors une pression considérable », note la chercheuse.
>> Une carte de SwissTopo montrant l’évolution des Alpes entre les années 1980 et aujourd’hui:
Légère reduction du manteau neigeux
Contrastant avec la végétation, l’étendue de la couverture neigeuse au-dessus de la limite des arbres n’a que légèrement évolué depuis 1984. Les experts ont exlu de leur analysis les régions inférieures à 1700 mètres :etles forês glaciers on mass en évidence le fait que le manteau neigeux avait diminué significativement dans presque 10% des régions restantes.
Cela peut sembler modéré, mais selon les scientifiques, c’est inquiétant. « Les précédentes analyzes de données satellites n’avaient pas identifié une telle tendance », commented Antoine Guisan. « Peut-être est-ce dû a une résolution insuffisante des images satellites ou au fait que les periodes considérées étaient trop courtes », suppose-t-il.
« Cela fait des années que les mesures locales au sol montrent une diminution de l’épaisseur de la couche de neige à basse altitude », complète Grégoire Mariéthoz. Conséquence de cette diminution, certaines régions sont désormais and grande partie privees de neige.
>> Une tendance au verdissement (lire la legend):
Consequences sur le cycle de l’eau
Cette perte de manteau neigeux est observée surtout à des endroits où, il ya quarante ans, il restait toute l’année, vers 3000 meters d’altitude. Cela a des consequences sur tout le cycle de l’eau, a indiqué la Sabine Rumpf.
Certain ecosystèmes se retrouvent sous pression. La chercheuse évoque aussi des implications sur l’approvisionnement des regions de montagne and eau potable.
Avec le réchauffement, les Alpes vont devenir de moins en moins blanches et de plus and plus vertes, entrant dans un cercle vicieux: « Des montagnes plus vertes, cela signifie une moindre réflexion de la lumière du soleil, ce qui vachauffement le ré « , conclusion-elle.
>> lira: Le réchauffement climatique est plus rapide en Suisse
sjaq avec ats