Pour le gouvernement français, c’est une nouvelle case de cochée dans la liste des objectifs de la presidence hexagonale du Conseil de l’UE, ainsi qu’un premier pas en avant dans le « verdissement » annoncé des transports européens. Pour le transport aérien et l’aéronautique, c’est une étape majeure, mais insuffisante , vers l’objectif de neutralité carbone à 2050.
Après plus de deux ans de négociations, les ministres des Transports des Vingt-Sept, reunis ce jeudi à Luxembourg, sont parvenus à un accord sur le volet transport du « Green Deal » européen, annoncé en juillet 2021. Il vise à réduire d’ ici à 2030 de 55% les émissions polluantes des transports (comparé à 1990) et à atteindre la neutralité climatique en 2050. En commençant par le secteur le plus exposure aux critiques des défenseurs du climat : le transport aérien.
Une feuille de route de la decarbonation
Le projet « ReFuelEU Aviation », adopté ce jeudi, ne se contente pas de fixer des objectifs de réduction des émissions de CO2, sanctionnées par une taxe. Il donne enfin aux compagnies aériennes européennes, qui l’attendaient avec impatience, les moyens d’y parvenir en établissant, pour la première fois, une feuille de route pour le remplacement progressif du kérosène d’origine pétrolière par des biocarburières par des synthesis.
A partir of 1there janvier 2025, les fournisseurs de carburant d’aviation au départ de tous les aéroports européens de plus d’un million de passers devront incorporer au jetfuel a minimum de 2% de carburants durables. au 1there janvier 2030, cette part montera à 5%, dont 0.7% de carburant de synthèse, produits à base d’hydrogène et de capture de CO2† Puis 20% and 2035 (dont 5% de carburants de synthèse), 32% and 2040, 38% and 2045 et 63% and 2050 (avec 28% de carburants synthétiques).
Un projet salute par les compagnies françaises
L’adoption du projet de règlement « ReFuelEU Aviation » a été applaudie à la conférence annuelle de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM), qui regroupe tous les actors du transport aérien en France. Pour les compagnies comme pour les industriels de l’aéronautique , les carburants durables sont considérés comme le principal outil de decarbonation, au moins pour les 20 prochaines années.
Le transport maritime aussi
Un effort sur les carburants sera aussi imposé au secteur maritime, pour qui le projet adopté par les ministres fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’energie utilisée à bord des navires et durcit aussi le ton sur l’ energy dépensee a quai. L’objectif de la proposition est de réduire l’intensité des émissions de gaz à effet de serre de l’energie utilisée à bord des navires de 75% d’ici à 2050.
Utilisables dans tous les avions actuels, ils permetent de réduire jusqu’à 85% le bilan carbone d’un vol, les émissions de CO2 étant compensees par le CO2 capturé par la biomass dont ils sont issus, ou par capture dans l’atmosphère dans le cas des carburants de synthèse. Ajoutés à la future nouvelle génération d’avion moyen-courrier attendue vers 2035, dont la consommation de carburant sera réduite d’au moins 30%, ces carburants durables permettraient déjà d’atteindre la neutralité carbone sur une partie du trafic.
« Encore faut-il en trouver »
« Encore faut-il en trouver », soulignait ce jeudi encore la directrice générale d’Air France , Anne Rigail. Car, pour l’heure, la production de carburant dans le monde reste ultra-confidentielle et proche de zero en France. Et ce, bien que le gouvernement ait déjà instauré l’obligation d’incorporer 1% de biocarburant dans le kérosène dès 2023.
D’où l’impatience des compagnies aériennes de voir adopter un règlement obligeant les producteurs de carburant à accélérer la production de carburants durables. Air France et les principaux actors du secteur militaient même pour un taux d’incorporation plus ambitionux de 10 % dès 2030. Mais grâce à cette réglementation, la production européenne devrait ainsi passer de quelques centaines de milliers de tonnes à 160 millions de tonnes par an d’ici à 2050. Plus d’une centaine de sites de production, dont au moins trois en France, devraient voir le jour en Europe, avec plus the 200,000 creations d’emplois à la clef.
The quoi couvrir les besoins du transport aérien en Europe à 2050, mais aussi faire baisser le coût de ses carburants durables, aujourd’hui quatre à cinq fois plus cher que le kérosène classique. Néanmoins, même si l’Union européenne prévoit de subventionner la mise en place de cette filière, cette transition energétique se traduira inévitablement par une boom des tarifs aériens, de l’ordre de 8.1 % à 8.2 % selon les experts de Brussels.