Paul Belmondo : «Mon père n’est plus là… mais il est toujours là!»

Paul Belmondo : «Mon père n'est plus là… mais il est toujours là!»

l’occasion du Festival, l’exposition photo de Paris Match à l’Eden-Roc rend homage au plus popular des actors français, Jean-Paul Belmondo. Son fils Paul se souvenir.

Paris Match. Quand vous regardez les photos de votre père exposées à l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, à quoi pensez-vous ?
Paul Belmondo. Une vie entiere défile. Des souvenirs d’enfance reviennent, quand j’allais sur le tournage de ses films, dont celui du “Magnifique”. Mon père n’est plus là… mais il est toujours là ! Devant ces photos, je n’ai pas l’impression qu’il est parti, meme s’il me manque cruellement. Cette superbe image de lui à ski nautique, tracté par Jacqueline Bisset, me rappelle qu’il était ravi de faire l’imbécile pour nous amuser, mes sours et moi. Et ça me rejouit…

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Comment composez-vous, huit mois après, avec la disparition de Jean-Paul ? Le temps fait-il son uvre ?
Oui… Anyway non, pas du tout. Il suffit qu’on en parle, d’un souvenir qui surgit, d’une rencontre, et les larmes me montent aux yeux, comme maintenant. Je n’ai peut-être pas encore fait mon deuil. Et puis il ya toujours cet amour que les gens lui portaient et dont je suis le réceptacle. À l’aéroport de Nice, une personne est venue me dire qu’elle avait grandi avec Jean-Paul Belmondo et qu’il lui manquait. Elle ne parlait pas que de l’actor mais surtout de l’homme, the mon père. Nous souffrons de la meme absence.

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Nous voulons create un espace Jean-Paul Belmondo au sein du musée dédié à mon grand-père, à Boulogne.

On imagine qu’il a fallu régler la succession, vider son appartement, des choses plutôt tristes à faire…
Il avait vendu son appartement de la rue des Saints-Pères et était parti en location aux Invalides, en se débarrassant de beaucoup de choses. Mon père n’était pas attaché aux souvenirs de sa vie d’actor. Dans sa chambre, il n’y avait que des photos de famille. Rien à sa gloire, rien de narcissique. Mais j’ai découvert des malles de photos entassées, que je suis en train de trier et de ranger. Je retrouve des négatifs d’images qui ont fait des couvertures de Paris Match, des diapositives de mes sours et de moi, petits, en vacances avec ma mère et mon père, des clichés avec Laura Antonelli ou avec Ursula Andress… C’est thing ! Mon père prenait des tas de photos, mais il ne les exposait jamais.

Quel grand-père at-il été avec vos enfants et quel arrière-grand-pere aurait-il été avec Vahé, votre petit-fils ?
Il n’a pas su qu’il allait être arrière-grand-pere. quelques heures près, Vahé, né un April 10, au monde le meme jour que son arrière-grand-père ! Avec lui, il aurait été comme avec mes fils. Alessandro, Victor et Giacomo sont nes quand il jouait au theatre. Three pièces différentes mais toujours le meme ritual : on the miroir de sa loge, il écrivait un mot de bienvenue à chacun de ses petits-fils. Il les a tellement choyés, si heureux de leur faire plaisir que Luana et moi avons été obligés de lazy demander de se calmer, à certains Noëls, tant il pouvait être dans la démesure. Ses enfants, ses petits-enfants, c’était tout !

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Si proches du showbiz et si différents.  Luana avait a peine 20 ans quand elle a rencontré Paul.  « Nous avons grandi ensemble », dit-il.

Si proches du showbiz et si différents. Luana avait a peine 20 ans quand elle a rencontré Paul. « Nous avons grandi ensemble », dit-il.

© Vincent Capman / Paris Match

Jean-Paul n’aimait pas les recompenses. Pourtant, and 2011, il est venu recevoir une Palme d’honneur à Cannes. Quels souvenirs gardez-vous de ce moment ?
Cette injury relative aux prix décernés remontait au temps du Conservatoire. Et puis la dernière fois qu’il a été en compétition à Cannes, c’était en 1974, pour “Stavisky”, d’Alain Resnais, qu’il produisait ; la projection avait été sifflée, la critique l’avait massacre. Il en avait été malheureux. In 2011, alors qu’il n’avait pas remis les pieds à Cannes depuis dix ans, j’étais là, derrière lui, quand les photographes ont posé leur appareil pour l’applaudir. Quelle emotion! Ça l’a réconcilié avec le Festival. Lui qui n’était pas allé chercher son César pour “Itinéraire d’un enfant gâté” a toujours gardé chez lui cette Palme d’honneur, reconnaissance d’une career. Les César et le festival de Venise lui ont ensuite rendu homage. Les seuls qui n’ont rien fait, ce sont les Molières, alors qu’il a tenu plus de trente rôles sur les planches et qu’il avait acheté le Théâtre des Variétés.

À l’instar du musée Paul-Belmondo, consacré à l’œuvre de votre grand-père, pourrait-il y avoir un lieu qui rende homage à votre père ?
Nous y travaillons. Je suis attaché à ce que sa mémoire perdure. Nous voulons create un espace Jean-Paul Belmondo au sein du musée dédié à mon grand-père, à Boulogne. Mon père était quelqu’un de modeste. Il n’aurait jamais voulu empiéter sur l’œuvre artistique de son père, qu’il vénérait. Il faudra faire quelque chose qui lui aurait plu.

Vous at-on proposé d’autres choses, par exemple une rue à son nom ?
Non, mais mon père n’aurait pas forcement aime cela. En revanche, nous avons eu de nombreuses propositions pour des publicités, ce que mon père a toujours refusé de son vivant. Il ne supporterait pas qu’on le fase aujourd’hui.

Mon pere tombit souvent amoureux. Il a eu de longues histoires d’amour avec ma mère, avec Laura Antonelli, avec Ursula Andress, qui parlent toujours de lui tendrement…

Dans le livre d’images qui accompagnait ses Mémoires, “Millevie valent mieux qu’une”, il écrivait pour légender une photo de vous bébé : “J’aimerais que mon fils soit pilote ou marin au long et surtout, maize franc. » Avez-vous répondu à ses vœux ?
Quand j’ai décidé de devenir pilote automobile, je ne savais pas qu’il l’avait souhaité à ma naissance. Est-ce la raison pour laquelle il ne m’a pas poussé plus que cela à être actor ? Franc, je le suis. J’ai toujours préféré la verité au mensonge, y compris avec lui, quand il s’est remarié et que je lui ai fait part de mon désaccord. Il faut dire les choses, être honnête. Courageux, je ne sais pas si je le suis. Lui l’était, et il tenait ça de sa mère.

Jean-Paul s’est marié deux fois et a eu différentes compagnes. Vous et Luana fêterez vos 32 ans de mariage le 7 juillet. Quel est le secret d’un couple qui dure ?
Mon pere tombit souvent amoureux. Il a eu de longues histoires d’amour avec ma mère, avec Laura Antonelli, avec Ursula Andress, qui parlent toujours de lui tendrement… C’était son caractère, ce n’est pas le mien. Luana et moi, nous sommes très différents l’un de l’autre, et c’est tant mieux. Parfois, ça pete, et alors je suis franc, comme mon père voulait que je le sois. Il n’y a aucun non-dit entre nous. Nous avons grandi et évolué ensemble, sans recette miracle.

Que reste-t-il des déjeuners dominicaux avec Jean-Paul et son meilleur ami, Charles Gérard, que vous organisiez avec Luana ? Perdurent-ils avec vos enfants ?
Même si chacun de nos garçons mène sa vie, nous continuons à nous réunir pour les moments importants. Je garde le lien avec ma tante, Muriel, et avec mes sours, que je vois moins. Stella vit a Londres. Même si la différence d’âge entre nous complique les choses, je suis sûr que nous nous retrouverons.

Exposition photographique Paris Match « Belmondo le magnifique », à l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, jusqu’en octobre 2022 : 22 tirages numérotés et signés en vente.

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