Ce dimanche de Pentecôte aura été plus animé qu’à l’accoutumée à Belle Place, hameau habituellement paisible des hauteurs de la commune balnéaire de Sainte-Anne, à la Guadeloupe. Au crépuscule, installé sur un parking en gravier, un pupitre décoré d’affiches électorales à l’effigie de la députée Justine Benin et de son suppléant, Bernard Pancrel – maire de la commune voisine de Saint-François –, annonce la couleur : un meeting est sur le point de débuter dans cette localité des Grands-Fonds, région rurale et vallonnée du center de l’île de Grande-Terre.
Plusieurs heures durant, des personnalités du cru et des élus locaux prennent la parole, en français et en créole, pour couvrir d’éloges leur parliamentaire de 47 ans qui brigue un deuxième mandat à l’Assemblée nationale et qui a été 20 mai, secretaire d’Etat chargee de la mer dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. « Elle sait faire fructifier les choses : on lui donne un mandat de députée, elle obtient un mandat de ministre »tonne théâtralement Myriam Brosius, adjointe au maire de Saint-François and vice president of the communauté d’agglomération. « C’est notre Justine ! C’est notre fierté aujourd’hui ! †s’écrie l’élue sous les applaudissements.
« Il faut lui donner sa chance »
Justine Benin est « une députée qui a beaucoup travaillé, qui a dépassé la sphère guadeloupéenne et brassé des sujets au level national », enthusiasm le senateur macroniste Dominique Théophile. Ce dernier enumère lesson « nombreux files » à l’actif de la députée centriste : la loi d’avril 2021 sur la gouvernance de l’eau à la Guadeloupe, le rapport de la commission d’enquête parliamentary inquiry sur le chlordécone, dont elle était la rapporteuse, en 2019, mais aussi un sujet de coopération médicale avec Cuba, entre autres. Ancienne vice-présidente du conseil régional de Guadeloupe – sous la majorité socialiste de Victorin Lurel, l’ancien ministre des outre-mer –, élue députée de la deuxième circonscription de Guadeloupe en 2017, sous une étiquette diverse gauche rapprochert de , Justine Benin défend son bilan : trois cent soixante-huit amendments déposés dont une cinquantaine adoptés, et quatorze reports parliamentary publications. † [J’ai] travaillé. [J’ai] un bilan en cinq ans, alors que d’autres n’ont aucun bilan en trois législatures »martèle l’interessée, lorsqu’elle prend enfin la parole.
corn Mme Benin mene campaign and terrain hostile. Elle porte les couleurs de la majorité présidentielle dans un département qui a nettement désavoué Emmanuel Macron : le president sortant n’a recueilli que 13.43% des voix au premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, 30.4% puis au second tour. Loin de passer sous silence le résultat du dernier scrutine, qui reste dans toutes les têtes à la Guadeloupe, la nouvelle secrétaire d’Etat aborde d’emblée cet épineux sujet. « Vous avez manifesté un SOS, un cri d’alarme, que j’ai entendu »déclame la candidate à son auditoire toujours captif malgré l’heure tardive et le manque de places assises. « Le message est clair : vous vouliez plus d’écoute, vous vouliez qu’on prenne plus en compte les aspirations de notre territoire, vous vouliez aussi qu’on améliore notre quotidien »poursuit-elle, s’engageant à « être un relay de la Guadeloupe » aupres du government.
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