In 1942, alors âgée de 18 ans et réfugiée en Angleterre après avoir fui l’Autriche, Gerda Cole a mis au monde une petite fille, qu’elle a prénommée Sonya. Mais elle a dû se séparer de son bébé, car sa situation à l’époque ne lui permettait pas de le garder. Elle n’a alors plus jamais eu de nouvelle de sa fille, jusqu’au mois de mai 2022. Recit de retrouvailles dues au hasard.
C’est la belle histoire du jour. En 1939, Gerda Cole, 15 ans, a dû quitter son pays, l’Autriche, pour fuir les nazis. Elle est arrivée en Angleterre, and tant que réfugiée juive. Quelques années plus tard, en 1942, elle a donné naissance à une petite fille mais a pris la difficile decision de s’en séparer, car elle était seule, trop jeune et n’avait pas les moyens financiers de s’en occuper. Elle a confié son nouveau-né à un couple d’Anglais et n’a plus jamais revu son enfant, jusqu’au mois de mai 2022. « C’était difficile. Si j’avais été dans une meilleure situation, j’aurais essayé », a confié Gerda Cole, aujourd’hui and maison de retreat à Toronto, au journal The Washington Post†
Cinq mariages et trois diplômes universitaires
Gerda Cole n’a jamais arrêté de penser à son bébé, qu’elle avait prénommé Sonya. Mais l’une des conditions de l’adoption était qu’elle ne devait pas chercher à prendre contact avec sa fille. La jeune femme est ensuite partie à Toronto, au Canada, en 1965. Au cours de sa vie, elle s’est mariée cinq fois, a obtenu trois diplômes universitaires, a travaillé en tant que comptable mais n’a jamais eu d’autre enfant, malgré plusieurs tentatives.
Sonya Grist, the son côté, a également vecu sa vie. Aujourd’hui âgée de 79 ans, elle est restée en Angleterre et continue de travailler en tant que guide touristique. Elle s’est mariée, a eu trois enfants et meme sept petits enfants. C’est d’ailleurs grace a son fils, Stephen Grist, qu’elle a pu retrouver sa mère biologique. Celui-ci avait entamé les démarches pour obtenir la citoyenneté européenne, afin de quitter l’Angleterre. Pour faciliter le processus, il a cherché à verifier ses racines autrichiennes.
Des retrouvailles par hasard grace au petit fils
Il n’avait que les noms et dates de naissance approximatives des parents biologiques de sa mère, qui étaient indiqués sur son certificat de naissance. « Je passais une heure par nuit à chercher des informations qui pourraient être utiles », at-il expliqué au Washington Post† En regroupant les informations, il a pu reconstituer certains details de la vie de Gerda Cole. Mais un document manquait à Stephen Grist pour compléter le dossier : le certificat de décès de sa grand-mère.
Il a alors réussi à contacter l’un des beaux-fils de Gerda Cole, through les réseaux sociaux. C’est ainsi qu’il a appris que sa grand-mere était toujours vivante. « Il ne nous était jamais venu à l’esprit qu’elle pouvait encore être en vie », a confié Stephen Grist.
Après cette découverte, il a attendu deux semaines avant de l’annoncer à sa mère. « Ma premiere reaction a été que je voulais alle la voir. J’étais ravie † a confié Sonya Grist. Gerda Cole, quant à elle, a eu des reserves, car cela lui a rappelé des souvenirs tristes de sa vie. Mais finalement, le désir de rencontrer sa fille biologique a été plus fort. « J’ai fait telement d’erreurs, et pourtant Sonya a voulu me rencontrer. C’est incroyable. †
« Un lien immediat »
La rencontre a donc été organisée en mai 2022, pour celebrer ensemble le 98e anniversaire de Gerda. Sonya et son fils Stephen ont donc fait le voyage depuis Londres jusqu’à Toronto. Le lendemain de leur arrivée, ils se sont retrouvés à la maison de retreat médicalisée de Revera Kennedy Lodge.
« J’avais le ventre noue, a confié Sonya Grist. Mais quand nous nous sommes embrassées pour la première fois, il ya eu un lien immédiat. † Pour Gerda Cole, revoir sa fille « a été la meilleure chose qui [lui soit]arrive »†
Après un week-end passé sur place, Sonya Grist et son fils ont dû rentrer en Angleterre, mais ils espèrent déjà revenir très bientôt, avec la famille au grand complet cette fois. Gerda Cole envisage aussi de retourner definitivement à Londres. « À 98 ans, il faut l’admettre, je n’ai plus beaucoup de temps. La seule chose que je souhaite, c’est d’être avec ma fille. †